La vulnérabilité en discours

Ce projet, qui met en exergue les liens entre les théories des textes et des discours et la vulnérabilité, s’adresse à des linguistes et à des littéraires et espère intéresser également les professionnels ou les acteurs sociaux de santé et les chercheurs en Sciences Humaines et Sociales (SHS). Son objectif est de rendre lisibles et utiles les résultats et analyses discursives de la vulnérabilité issus de deux cultures différentes.
Si « la vulnérabilité est avant tout une notion qui s’est développée depuis les années 1990 en sociologie, science politique et philosophie, remplaçant le paradigme de la pauvreté et de la justice sociale (BRUNETEAUX, 2016) », (Paveau, 2017), son émergence pluridisciplinaire récente intéresse également les théories des textes et des discours.  C’est la dimension discursive qui est privilégiée, sur un corpus littéraire, issu de deux cultures différentes, afin de montrer ce que les expertises sémiotique et linguistique peuvent apporter dans l’analyse de la vulnérabilité, cantonnée dans le champ des sociologues, des psychologues et des spécialistes de la philosophie politique. Notre objectif principal porte moins sur une thérapeutique de la vulnérabilité que sur les mécanismes langagiers et les fondements discursifs de sa mise en récit et de sa textualité, tant du point de vue des modèles d’analyse que de la portée de leurs actions. Nous cherchons aussi à rendre compte des conditions de fonctionnement des discours de la vulnérabilité dans des situations mobilisant des registres sémiotiques divers : la parole des sans-voix, le silence et le tabou, le discours rapporté et la circulation des discours.