[Conférence] Pour une médiation documentaire des savoirs au service de la (co-)acculturation informationnelle dans la classe, par Anne Cordier

Le quotidien de l’enseignement-apprentissage est fait de documents. Des documents que l’on conçoit, produit, recherche, consulte, évalue… Et pourtant, de quelle invisibilisation souffre le document quand on évoque l’acte pédagogique tout comme l’acte d’apprentissage ! 

Inscrit dans un processus communicationnel complexe, le document, par intention et par attribution (Meyriat, 1980), nécessite pourtant une grande attention, tant il est porteur de problématiques qui interviennent, et parfois perturbent, l’activité d’enseignement-apprentissage, mais aussi de pistes pour l’action pédagogique, notamment au service du développement de compétences critiques et d’une culture de l’information. 

Nous proposons dans un premier temps de revenir sur cet objet souvent non identifié qu’est le document au prisme des théories de l’information-documentation, qui aident à saisir non seulement les caractéristiques mais aussi les finalités sociales du document. Nous tenterons d’expliquer le caractère impensé de cet objet, « disciplinaire dépendant », d’une part, et d’autre part fortement invisibilisé à l’heure desdites plateformes au sein de l’ordre documentaire général. 

Dans un second temps, nous analyserons comment le document, inscrit dans un processus didactique et des pratiques pédagogiques, constitue une interface entre des mondes, et verrons dans quelle mesure il permet de « faire reliance » (Morin, 1990) chez des apprenants en quête de sens, tant académique que social. 

Ainsi, dans un troisième et dernier temps, nous proposerons, grâce à l’enseignement tiré des investigations menées au plus près des acteur·ices concerné·es, des pistes pour l’action. L’enjeu est de passer d’une pédagogie documentaire à une éducation au document et à l’information, afin de favoriser une co-acculturation informationnelle au sein de la classe. 

L’ensemble de cette communication sera traversé d’exemples concrets observés dans des situations d’enseignement-apprentissage observées dans des établissements de l’enseignement secondaire français, ainsi que de discours et productions d’enseignants, mais aussi d’élèves et de jeunes étudiants (premier cycle universitaire) suivis en enquêtes de terrain.

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