La Guyane française fait face à un problème de santé publique lié au mercure, en raison, d’une part, de la richesse naturelle de ses sols en mercure (libéré par lessivage des sols naturel ou par l’action humaine e. g. déforestation), et d’autre part, de son utilisation par les orpailleurs dans le but d’amalgamer l’or dans les rivières.
La lutte contre la contamination au chlordécone de la population antillaise passe par une sécurisation des produits alimentaires locaux, dans un environnement impacté par une pollution. Les recommandations permettant une consommation de viande bovine non contaminée s’appliquent dans le circuit officiel de la filière bovine, mais n’atteignent pas tous les usages particuliers et de trocs.
Cette recherche interdisciplinaire (SIC, sciences de l’éducation et histoire contemporaine de la santé publique) entend documenter comment se structurent les échanges ancrés dans les territoires du Haut-Maroni et du Haut Oyapock autour du problème public de santé lié au mercure : quels acteurs – professionnels comme usagers – s’y impliquent, s’approprient, négocient, contournent ou rejettent les actions de prévention de diversification alimentaire mises en place et comment ?