Situation critique, intervention littéraire
Driss Ablali (Crem, Université de Lorraine), Sémir Badir (Traverses, Ceserh, Université de Liège), François Provenzano (Traverses, Ceserh, Université de Liège), avec le soutien de Traverses et de la Faculté de philosophie et lettres de l’Université de Liège.
Le livre de Sandra Lucbert (Personne ne sort les fusils, Seuil, 2020) se présente comme une intervention littéraire visant à destituer l’hégémonie inséparablement doxique et langagière par laquelle a pu se penser et se dire le « procès France-Télécom ». Soutenue par Gramsci, par Wittgenstein, et par d’autres figures de la littérature, de la philosophie et de la psychanalyse (Rabelais, Kafka, Freud, Spinoza, Lacan, Melville…), Lucbert invite à considérer la situation critique à laquelle conduit le néolibéralisme contemporain comme traversée de jeux de langage, qui se transforment parfois en pièges mortifères pour les individus qui les habitent.
La présente journée d’étude propose de construire un dialogue autour de Personne ne sort les fusils : il s’agira de chercher à qualifier la propre situation du livre en regard de savoirs littéraires, philosophiques ou linguistiques, sans négliger son pouvoir d’interpellation pour ces mêmes savoirs. Cette intervention littéraire, que Sandra Lucbert nomme, dans le sillage de Proust, un « traitement par la prose », sera envisagée au cours de cette journée dans ses aspects poétiques, rhétoriques, génériques et politiques.