Télévision, 12 : « Pour une éthique du regard »
Régulièrement, la télévision déclenche des débats de société qui s’avèrent parfois futiles (la télé-réalité traitée de « télé-poubelle » en 2001) ou, au contraire, graves (les retransmissions en direct des attentats de 2015). À chaque fois, sont soulevées des questions éthiques sur les limites du représentable et du montrable. Si l’information soulève de nombreuses questions, il en va de même des autres genres.
Mais au nom de quelle éthique parle-t-on ? La déontologie ? Le conséquentialisme ? Une éthique des valeurs ? Cela dépend des programmes comme des acteurs de la communication. Sous couvert de devoirs moraux à l’égard du public, n’assiste-t-on à l’émergence de thèses « maximalistes », selon le terme de Ruwen Ogien, sortes de nouvelles formes de « censure » voire d’« auto-censure » ?
Il ne s’agit nullement de livrer un code de bonnes conduites, mais seulement de poser des questions. Questionner l’éthique de la télévision, c’est d’abord considérer les diverses émissions diffusées comme des actes, actes d’auteurs, de réalisateurs, de diffuseurs, qui, comme tels, recourent, peu ou prou, à des normes morales. Malgré la diversité des thèmes abordés, tous les textes ici réunis s’accordent sur un point : la nécessité de s’interroger sur le regard. Regard de ceux qui médiatisent le monde et qui nous proposent des points de vue, qu’il s’agisse de retransmettre un match de football en direct ou de raconter un fait divers, d’évoquer la sexualité ou de montrer le handicap ou la mort. Regard que nous portons sur ces façons de voir.