Questions de communication, 23 : « Figures du sacré »
La notion de sacré est souvent associée à la religion. Or, le dossier extrait le sacré de ce carcan pour mettre au jour le fait qu'il repose sur des réalités matérielles consacrées auxquelles sont rattachées des significations partagées véhiculées par des mythes et portées par des acteurs. Ainsi émancipé et autonomisé de toute religiosité – qu’elle soit croyante ou profane –, le sacré rencontre-t-il un champ des possibles pouvant investir une infinité de choses dont les interstices de la société contemporaine, des plus immatériels aux plus terre-à-terre. En saisissant le moment précis pendant lequel apparaît la frontière entre le monde sensible et un radicalement autre, on peut analyser les formes, les structures ou les articulations qui donnent corps au sacré, qui le figurent. Depuis l’Incarnation du Dieu chrétien jusqu’à l’Apple Store, en passant par les élèves-officiers de l’armée de l’air et la pratique d’un maître d’aïkido, les figures du sacré sont traitées selon plusieurs approches.
Exceptionnellement, la rubrique « Échanges » est entièrement consacrée à répondre au texte précédent d’Arnaud Mercier dans lequel l’auteur file la métaphore de Zygmunt Bauman en affirmant que les universités sont entrées dans une phase de « liquéfaction » tant leurs missions, leur organisation et le rôle donné aux universitaires connaît une attaque en règle. Ce « pamphlet académique » relevant un thème brûlant d’actualité et d’implications pour la communauté scientifique et la société dans son ensemble, onze chercheurs français, belges et canadiens discutent ou enrichissent le propos d’Arnaud Mercier
