Jean-Luc Lagarce et le savoir-vivre
À l’approche de la mort, chaque œuvre est la dernière. Elle accomplit un rite de passage qui assure à Lagarce la reconnaissance qu’il n’a pas eue de son vivant, une postérité littéraire par une œuvre-legenda destinée à ses lecteurs et qui a fini par rencontrer ses spectateurs.
L’analyse porte sur les dernières œuvres : Juste la fin du monde, Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne, J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne et Le Pays lointain, au nom de leur valeur emblématique et testamentaire.
La première partie étudie les règles, rites et usages qui traversent les œuvres. La deuxième partie questionne les règles du vivre ensemble défini par Lagarce (à côté des vivants et des morts, se trouve un troisième groupe : ceux qui savent qu’ils vont mourir). La troisième partie aborde les règles de la création dans ses dernières œuvres, représentatives des procédés de réécriture et d’hybridation entre théâtre, roman et poésie.
Dans cet essai, Alicia Devaux-Rodriguez propose une lecture inédite du théâtre de Lagarce. Croisant approches ethnocritique et stylistique, elle montre comment les dernières œuvres du dramaturge, par leur singularité scripturale et thématique, ont permis à Lagarce de faire d’un savoir vivre un savoir mourir.