Idiots
Le territoire de l'idiot, s'il en a un, n’est, dans la littérature et les arts en tout cas, ni celui de la folie ni celui de la bêtise, ni même, au fond, celui de l’idiotie. Il s’y impose avant tout comme un révélateur d’identité et un réservoir d’altérité. Sa résistance et son opacité font de lui une figure de l’imaginaire sur laquelle viennent se greffer des valeurs et des attentes, qui se trouvent aussitôt dévoilées et possiblement déconstruites. Et, du point du vue d’une anthropologie du symbolique et d’une ethnocritique de la littérature, l’idiot est, malgré l’inconfort de la posture, un être des seuils et des frontières, de l’entre-deux mondes, un personnage liminaire. Figure de l’imaginaire, personnage liminaire : ces deux qualifications permettent de renouveler la pensée de l’idiot et ce sont elles que les essais réunis ici explorent, qu’ils portent sur Bécassine, Bouvard et Pécuchet ou la Esméralda, Ernesto, Valentin et Orson, le Berger extravagant, la Léone de Koltès et d’autres idiots encore qui semblent préférer ne pas (tout savoir)...
IDIOTS est conjointement un volume de la Collection EthnocritiqueS – Anthropologie de la littérature et des arts et un hors-collection Figura. Il est le fruit d’une coopération scientifique étroite entre le CELTED-CREM de l’Université de Lorraine, FIGURA et le LEAL de l’Université du Québec à Montréal