Colloque L'expert·e en santé dans les médias, entre légitimité et controverses
Laurence Corroy (Crem, Université de Lorraine), Christelle Larguier (Communication et Sociétés, Université de Clermont Auvergne), Aurélie Pourrez (Crem, Université de Lorraine), Marieke Stein (Crem, Université de Lorraine), Céline Ségur (Crem, Université de Lorraine).
Si l’expertise a longtemps été principalement destinée à fonder « en raison » les décisions politiques, ces dernières décennies le recours à des figures expertes s’est étendu. Celles-ci ne sont plus uniquement construites à l’intention des pouvoirs publics ou dans les cercles académiques, mais sont désormais largement sollicitées par les médias, avec une intention d’information ou de mise à disposition de l’expertise au public. Dans le domaine de la santé en particulier, le contexte pandémique a exacerbé la médiatisation des paroles d’experts, éventuellement antagoniques, mettant en lumière la difficulté pour le grand public d’évaluer la légitimité et la confiance qui pouvaient leur être accordées.
La figure de l’expert.e médiatique n’est ni soumise au même principe de transparence, ni aux mêmes critères de compétences que lorsqu’elle est au service de la décision politique et sollicitée en ce sens (Bérard et Crespin, 2010 ; Joly, 1999). Une même personne, ayant pour une expertise donnée une légitimité institutionnelle, peut se retrouver présentée comme experte dans un tout autre contexte et domaine. Cela peut alimenter une défiance ou une suspicion de manipulation des opinions1. Quels rapports entre médias et « experts » s’opèrent-ils alors ? Dans un univers scientifique où les champs de recherche sont de plus en plus spécifiques, n’est-il pas en effet curieux de voir une soudaine transversalité quand il s’agit d’expertise ?
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