Cultures émergentes et médiations sémiotiques
Cémés ambitionne de décrire d’un point de vue sémiotique la façon dont les transformations médiatiques de l’ère numérique sont susceptibles de faire émerger de nouvelles cultures, manifestées par de nouvelles pratiques signifiantes. Le projet traite des manifestations discursives de la culture selon une approche relativement novatrice dans les disciplines traitant du sens : celle du support, de ses contraintes et spécificités médiatiques. Les médias sont considérés comme des formes d’expression participant à la constitution et propagation des pratiques culturelles. En conséquence, est développée une sémiotique de la médiation satisfaisant aux caractéristiques d’une sémiotique de la culture et d’une sémiotique formelle, mais capable de répondre à la demande sociale et de produire une expertise dans le domaine des médiations signifiantes.
Le premier axe de recherche décrit les catégories élémentaires impliquées dans l’intermédialité et enquête sur la possibilité de prévoir les contraintes des déclinaisons informatisées d’un même texte source. On analyse sémiotiquement les interfaces numériques et enquête sur le jeu des transpositions médiatiques dans les espaces géographiques catégorisés comme « non-lieux ». Le deuxième axe met en regard les potentialités médiatiques des supports numériques et les prescriptions génériques littéraires associées aux genres existants. Il explore aussi l’incidence de l’intermédialité sur des productions culturelles hybrides et porte une réflexion générale sur le rapport entre invariants culturels et variations médiatiques. Le troisième axe s’appuie sur un dispositif expérimental de validation pour étudier les nouvelles formes d’interactions négatives entre marques et publics, les conséquences discursives de l’émergence d’une société de l’évaluation et la mutation des pratiques interprétatives liée à l’apparition d’un tiers lecteur.