[PROLONGÉ] Colloque international : « Habib Tengour : du projet anthropo-sociologique au projet poétique »

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Campus Lettres et Sciences humaines, Université de Lorraine, Nancy
Date limite de soumission

Appel à communications

Habib Tengour : du projet anthropo-sociologique au projet poétique

Surréalisme et imaginaire d'une société multiculturelle et ouverte à l'Autre

Réécriture du réel et poétique inter-/intra-textuelle


Conférence inaugurale de Mourad Yellès (Inalco)

Intervention-lecture en finale de Habib Tengour


Organisateurs

Laurence Denooz, professeure en culture et littérature arabes

Sylvie Thiéblemont-Dollet, professeure en sciences de l’information

Hossein Tengour, professeur en littérature française

Campus Lettres et Sciences humaines 18 et 19 novembre 2022


Né à Mostaganem en 1947, ayant toujours vécu entre Paris, Mostaganem et Constantine, Habib Tengour a développé, dans un style surréaliste et lyrico-épique  à la fois, une poétique de l'Entre-Deux. Produit à la fois des luttes de décolonisation et du grand élan soixante-huitard d'une part et du nationalisme algérien d'autre part, nourri des idées marxistes et maoïstes, il a très tôt été séduit par les grandes causes libératrices du vingtième siècle. Inventive et extrêmement variée, son œuvre, faite de recueils poétiques1, récits poétiques, nouvelles ou pièces de théâtre auxquels s'ajoutent des essais sociologiques, se caractérise par un multiculturalisme engagé, entre dénonciation sociopolitique, recherche identitaire et projet esthétique. Sociologue et anthropologue, le « poète de la transe » réinvestit ses analyses de la société algérienne, au fil de ses productions romanesques, poétiques et dramaturgiques, dans lesquelles il interroge les concepts de postcolonialisme, nomadisme et identité.

« Dans cet enchevêtrement, le triomphe de la fiction vise asymptotiquement à son propre anéantissement. Cependant cette écriture ciselée comme un joyau dans ses moindres détails ne saurait être réduite à une conscience aiguë de la dimension fictive de l'œuvre littéraire. Car [...} son ultime condition de possibilité est la conscience d'une précarité essentielle : celle qui caractérise le sol culturel et politique de l'Algérie post-coloniale. Derrière les dédoublements, les télescopages, les effets grossissants les successives identifications/distanciations, le texte pointe la dimension transitoire de l'époque avec ses risques et soupçonne (espère) la vertu cognitive du poème. Dans ce sens, [l'œuvre] apparaît comme l'aboutissement à la fois de la mise en œuvre du programme de réappropriation de l'héritage culturel arabo-islamique et du procès de démythification d'une algérianité abstraite extérieure/antérieure à une pratique sociale et à une stratégie de transformation culturelle. Une activité critique y est à l'œuvre à travers la quête d'une forme-sens où la tradition arabo-islamique est confrontée aux codes de la modernité qui, comme le dit fort justement Meddeb, "sont européens nonobstant l'ouverture qu'ils clament" ».

[…] (Suite de l'appel dans le fichier PDF en téléchargement)

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