Violences et radicalités militantes dans l’espace public en France, des années 1980 à nos jours
Revenir sur quarante ans de violences militantes dans l’espace public permet de mettre en perspective la radicalité telle qu’elle est souvent perçue en cette fin de décennie, marquée par le phénomène des black blocks ou des attentats meurtriers dont les commanditaires sont la plupart du temps hors de l’Hexagone. En effet, on observe des continuités, des discontinuités, mais aussi des ruptures. Il en va ainsi pour la diversification des stratégies de mobilisation de groupes qui revendiquent le recours à des actes violents. Sans négliger le rôle des médias traditionnels, on peut aussi mesurer comment la généralisation de l’internet et des réseaux sociaux numériques modifie les formes d’action collective et le rapport aux publics. Enfin, l’examen de débats ou de polémiques occasionnés par certaines situations ressenties très durement montre que les opinions se forgent par des jeux d’écho entre des faits violents, y compris en puisant des références dans la mémoire d’un passé conflictuel plus éloigné.