Langage & société, 165
Migration, immigration, mobilité, pratiques migratoires, les termes sont multiples pour nommer un phénomène ancien dont les enjeux politiques se sont complexifiés ces dernières décennies. La focalisation politique et médiatique sur cette mobilité a conduit les sociolinguistes à s'intéresser d'abord aux discours produits sur ces pratiques ainsi qu’aux récits des migrants eux-mêmes. Depuis quelques années, les analyses portent davantage sur les effets sociolinguistiques des mobilités: les pratiques translinguistiques, l’instrumentalisation néolibérale des langues des migrants, le nationalisme linguistique exacerbé des politiques éducatives ou encore le retournement des idéologies normatives visant à la discrimination des locuteurs. Ce numéro met en lumière quelques-unes de ces nouvelles approches en montrant comment ces pratiques sociales ont elles-mêmes affectées la conceptualisation des analyses sociolinguistiques.