Figures de l’art n°18
Les arts plastiques aujourd’hui répondent de plus en plus pertinemment à la demande d’anti-conformisme des publics, aux besoins d’extrême, au désir d’évasion. Les œuvres ne sont plus seulement présentées, mais souvent réellement mises en scène, dans un cadre qui lui-même fait œuvre, de sorte que le spectateur se trouve pleinement immergé dans une proposition environnementale, quand bien même la pièce n’est pas une installation.
Ancré dans les savoir-faire issus du théâtre, l’art de la scène injecte à la sphère plasticienne des compétences extraordinaires, où le son, la lumière. le parcours du spectateur, la gestion des flux, donnent une épaisseur particulière à la pièce proposée. Théâtralité, mise en espace, jeux de scène, son et lumière, autant de termes qui profilent des œuvres transversales entre une scène autrefois dédiée au seul théâtre et celle, académique elle aussi, consacrée à l’exposition.
Alors que les arts eux-mêmes se décloisonnent, dans leurs formes, chaque dispositif créateur semble glisser et se fondre vers des spécialités voisines : ainsi en est-il de la danse et de la performance, de l’installation et du théâtre, du chant et de la poésie sonore, de la peinture et du décor, du design plasticien et de l’accessoire. Et dans ce glissement, l’œuvre polymorphe entraîne avec elle des potentialités décuplées, absolument fécondes, et tout à fait actuelles.
Ce sont ces nouvelles spécialités que le numéro 18 de Figures de l’art propose de mettre en lumière, en interrogeant ce que la scénographie fait à l’œuvre, et ce, qu’en retour, l’œuvre impulse à la scénographie : penser ces entre champs, ces passerelles et ces techniques, grâce au décryptage aigu et à la poésie incisive des mises en œuvre vagabondes.