Captures, 2, 2 : "Imaginaire de la ligne"
Avec la parution de ce quatrième numéro, Captures atteint sa pleine maturité au titre de revue de recherche. Le nombre de contributions savantes publiées à ce jour — plus de 36 présentant les plus récents travaux de chercheuses et de chercheurs du Québec, du Canada, des États-Unis, de la France, de la Belgique, de l’Angleterre et de la Norvège — témoigne avec éloquence de la solidité des assisses de notre revue. Le formidable accueil que reçoit Captures depuis sa création est attribuable à plusieurs facteurs. La crédibilité du regroupement stratégique qui l’abrite, Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire, en est assurément un de taille. Le processus indépendant d’évaluation à l’aveugle des articles soumis en est un autre de la plus grande importance, puisqu’il est garant de la légitimité scientifique de la revue. Assuré par des experts d’ici et d’ailleurs, celui-ci est conduit dans le respect des critères de validation de la recherche scientifique que sont l’originalité, la pertinence, la qualité et le caractère inédit des travaux. Ces critères illustrent parfaitement le mandat que Captures s’est donné.
Le présent numéro, entièrement consacré à l’« Imaginaire de la ligne », thème du dossier dirigé par Véronique Cnockaert, poursuit cette lancée. Prenant acte des travaux fondateurs de l’anthropologue anglais Tim Ingold (Une brève histoire des lignes, 2011), les articles réunis dans ce dossier mettent au jour la puissance ordonnatrice de la ligne. Ligne ascendante ou descendante d'une destinée, lignes du terrain de jeu, ligne morale ou idéologique, ligne de vie ou de tir souvent déviée, lignes de force ou de faille, méridienne ou du temps, ainsi que l’énonce Véronique Cnockaert, l’on comprend, à la lecture de ces contributions, combien ces tracés, métaphoriques ou réels, sont omniprésents. La littérature, bien entendu, est en la matière riche d’occurrences. Il en va de même de l’architecture, ainsi qu’en atteste l’entretien inédit accordé à Captures par Rudy Ricciotti, architecte, entre autres, du MuCEM (Musée des civilisations à Marseille) et inventeur de la ligne dite en « os de poulet ». Les arts visuels ne sont pas en reste, exploitant ou critiquant eux-aussi les pouvoirs de la ligne. Le montrent à l’évidence les propositions artistiques figurant dans la section « Contrepoints », l’une des tribunes de la revue dédiés à la création visuelle et littéraire. Tout comme les œuvres de Bertrand R. Pitt, à qui l’on doit la signature visuelle de ce numéro.