Mohamed Messatfa : Mythes et modèles entrecroisés de la femme dans la presse, la littérature et les arts du spectacle en Algérie, 1830-1962 : constantes, ruptures, métamorphoses
Centre de recherche sur les médiations
Jury :
- Linda Gardelle (Ensta Bretagne, rapporteure)
- Claire Lahuerta (Université de Lorraine, examinatrice)
- Claude Nosal (Université de Lorraine, directeur de thèse)
- Marieke Stein (Ensta Bretagne, rapporteure)
Mots clés : Visibilité, invisibilité, mémoire, femmes algériennes, colonisation, presse, littérature, arts du spectacle, 1830-1962, stéréotypes, résistances.
Résumé :
Cette thèse explore la visibilité, l'invisibilité et les mémoires des femmes algériennes dans le cadre de la dynamique coloniale, de 1830 à 1962, à travers la littérature, la presse et les arts du spectacle. Elle analyse comment ces supports médiatiques ont construit et diffusé des modèles féminins algériens, oscillant entre stéréotypes culturels, réalités sociales et imaginaires. Dans ce contexte colonial, les femmes algériennes ont souvent été représentées de manière ambivalente, à la fois visibles comme symboles et invisibles dans les sphères publiques et politiques. Les auteurs, journalistes et artistes ont produit des portraits féminins mêlant mythe et réalité, marqués par les mutations sociales de la période coloniale. Ces récits ont contribué à façonner la mémoire collective de ces femmes, souvent réduites à des objets d'exploration ou d'exotisme, mais parfois aussi perçues comme des figures de résistance ou de rupture. L'occupation coloniale a profondément influencé la perception et le rôle des femmes algériennes, les plongeant dans une dynamique complexe oscillant entre tradition et modernité. D'une part, elles se retrouvent souvent enfermées dans des représentations traditionnelles imposées, symboles de la culture qu'il fallait "civiliser". D'autre part, le contexte colonial a provoqué des ruptures et des transformations dans leurs conditions de vie. Face à l'oppression coloniale et les bouleversements socio-politiques, ces femmes ont traversé des métamorphoses, devenant à la fois gardiennes des traditions et actrices de leur propre émancipation.