La littérarité de la non-fiction en question
Colloque international organisé par :
- Département de littérature étrangère et de théorie littéraire
- Département de philologie romane et de traduction
- Département de philologie roumaine et classique
de l’Université Nationale de Tchernivtsi Yuri Fedkovych
en partenariat avec
- Centre de recherche sur les médiations - CREM de l’Université de Lorraine
Le succès d’une littérature non-fictionnelle (littérature documentaire, littérature du fait, enquête, récit historique, autobiographie, témoignage, texte d’intervention, etc.) attire de plus en plus souvent l’attention des chercheurs en littérature. En effet, une réelle « passion du réel », à la croisée des sciences sociales et de l’imaginaire, semble s’être emparée d’un grand nombre d’auteurs et d’autrices. Aussi, durant ces dernières années, a-t-on pu constater la parution de plusieurs travaux de recherche, notamment anglo-saxons (voir Bibliographie indicative), venant d’horizons critiques différents, qui s’emploient à analyser l’émergence d’un type d’écrits, qui constituent un genre, à part entière et non plus relégué dans les marges du champ littéraire, celui de la non-fiction, en l’occurrence. Ainsi sont interrogées les particularités narratologiques et discursives qui fondent ce type de récit, les questions épistémologique et éthique qu’il implique, les identités narratives et les phénomènes de subjectivation/désubjectivation qu’il produit, la réception et les modalités de lecture qu’il contractualise avec ses destinataires. Les critiques littéraires ukrainien·nes (Mykaïlyna Kotsiubynska, Artem Halytch, Nadiya Kolochtchouk, etc.) portent, évidemment, un intérêt scientifique à ce « quatrième genre » littéraire (Minot, 2003) dont la disruptivité remet en cause un grand nombre de certitudes esthétiques et de typologies génériques établies du fait de son statut hybride (porosité des frontières entre le réel et la fiction). Une attention toute particulière est portée sur les aspects littéraires – de « diction » pourrait-on dire à la suite de G. Genette –, sur la « creative nonfiction » (Gutkind, 2024), que ce type de textes affiche textuellement et exhibe discursivement tant dans son péritexte (éditorial et auctorial) que dans son épitexte (entretiens avec les auteurs et les autrices, déclaration d’intention, mise en voix publique des textes, comptes rendus journalistiques…). Cet intérêt est tout à fait justifié dans la mesure où la littérarité et la valeur esthético-littéraire de ces textes semblent aller de soi, et sont même souvent minorées, sinon passées sous silence, au profit de leurs fonctions référentielle et dénotative.
Le colloque se déroulera en visioconférence.
Langues des communications : ukrainien, anglais, français, allemand, bulgare, tchèque, roumain, polonais.
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