Séminaire Praximédia
Reportage de guerre
Intervenant·es : Audrey Alvès (Crem, Université de Lorraine), John Bak (Idea, Université de Lorraine) et Vitaly Buduchev (Crem, Université de Lorraine)
Au programme, il s’agira d’interroger le reportage de guerre, les scénographies de l’information, comment le journaliste reporter raconte-t-il la guerre contemporaine ?
John Bak, « Les brouillards de la guerre d’Anne Nivat et War de Sebastian Junger : deux journalistes littéraires embedded en Afghanistan »
Audrey Alvès, « Le virus de la guerre : états d’âme du reporter Jean Hatzfeld »
L’observation de l’activité « reporter » de Jean Hatzfeld portera sur ses livres édités (notamment L’Air de la guerre. Sur les routes de Croatie et de Bosnie-Herzégovine). L’objectif étant de déceler, aussi bien les invariants stylistiques et autres fondamentaux susceptibles de marquer la production du journaliste, que les indices de ruptures de formes qui l’ont fait passer du reportage, au roman à clés, puis à l’autofiction… sans jamais s’éloigner de « son » sujet : la guerre. Si le passage au support éditorial ouvre à l’exploration du journaliste d’autres formes de réalité, un angle inédit de la guerre et tout le champ de son quotidien, les livres du reporter se révèlent aussi les lieux du regard critique, du procès de certaines dérives médiatiques et de certains acteurs qui gravitent autour des zones de conflits.
Vitaly Buduchev, « L’écriture du reportage de guerre russe : mises en scène du journaliste et de ses personnages »
L’intervention portera sur l’évolution historique du reportage de guerre russe. Il s'agit d’observer quelques articles des journaux Pravda et Komsomolskaya Pravda, à l'origine du reportage de guerre soviétique, pendant la seconde guerre mondiale, ainsi que des reportages publiés dans le journal Kommersant, consacrés à la guerre en Tchétchénie, et les reportages de Novaya Gazeta, consacrés à ladite « Opération spéciale » en Ukraine. Nous observerons la place attribuée aux reporters et à leurs personnages. Une attention particulière sera accordée à l’usage du dialogue dans ces reportages. L’usage systématique des pronoms personnels positionne le reporter au centre du récit et transforme son rôle d’observateur passif en un participant actif, doué de sensibilité : particularité historiquement ancrée du reportage russe.