Problèmes de référence

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Ouvrage
Sous-titre
Descriptions définies et noms propres
Auteur.e.s
Georges Kleiber (dir.)
Numéro
6
Editeur
Université de Metz
Résumé

Présentation

Cet ouvrage est la version abrégée et légèrement remaniée d'une thèse de Doctorat d'État, soutenue à Strasbourg en 1979.

Nous formulerons l'hypothèse que l'acte de référence ne saurait être accompli si les expressions (items, noms, SN) n'avaient pas des caractères référentiels propres. Les caractères référentiels intrinsèques sont constitués par un système de présuppositions existentielles, dont la précision s'accroît au fur et à mesure qu'il s'étend des items lexicaux aux SN. Nous examinerons successivement dans quel sens on peut dire que les items lexicaux réfèrent (ch. I), que les substantifs réfèrent (ch. II) et que les SN réfèrent (ch. III). Nous justifierons ensuite la distinction sujet (position référentielle) / prédicat (position prédicative) (ch. IV.) avant d'aborder l'acte de référence à un particulier (ch. V) sous la double forme de la référence définie unique et la référence indéfinie unique (ch. VI).

La seconde et la troisième parties de notre étude sont consacrées à deux types d'expressions qui servent à effectuer un acte de référence définie unique : les descriptions définies et les noms propres. Les descriptions définies sont abordées sous deux angles différents. D'une part, dans le prolongement de la première partie, nous essaierons de mettre en relief les propriétés référentielles intrinsèques qui en font des outils de l'acte de référence définie unique (ch. VII). Nous défendrons la thèse de la présupposition existentielle en nous attachant notamment à montrer que les démonstrations récentes de Wilson et de Kempson en faveur de la thèse russellienne de l'implication sont fallacieuses. Nous examinerons d'autre part les descriptions définies dans la perspective des ambiguïtés référentielles. Une mise au point se révèle en effet indispensable, car le domaine de l'ambiguïté référentielle, "largement ouvert" selon les termes de M. Galmiche (1977, p. 30), est une source intarissable d'équivoques, de confusions et d'assimilations illégitimes. Nous procéderons ainsi à une remise en question totale de la distinction usage référentiel / usage attributif mise en relief par Donnellan (ch. VIII) et de l'opposition transparence / opacité esquissée par Quine (ch. IX). Notre examen a pour but de redéfinir de manière précise et correcte la nature exacte du phénomène référentiel en question, les limites de son domaine d'application, son caractère sémantique ou pragmatique et sa spécificité par rapport aux autres ambiguïtés référentielles.

En dépit de leur apparente simplicité, les noms propres ne se laissent pas décrire facilement. Pour expliquer de façon satisfaisante leur mécanisme référentiel, il faut abandonner les approches traditionnelles, tant syntaxiques que sémantiques. La description syntaxique des noms propres (ch. X) prouve en effet que l'on ne peut distinguer le nom propre du nom commun à l'aide des seuls déterminants. Elle pose donc la question de leur statut logique : faut-il renoncer à l'idée des noms propres-termes individuels ? La description pragmatique des noms propres (ch. XI), en soulignant leur aptitude à référer sans intermédiaire descriptif à des particuliers non présents dans la situation de communication, soulève le problème de leur contenu sémantique. Nous proposons à cette double interrogation une réponse prédicative qui assimile les noms propres à l'abréviation d'un prédicat de dénomination (ch. XII). La thèse des noms propres vides de sens (ch. XIII) et la thèse opposée du sens individuel des noms propres (ch. XIV) se révélant erronées, seule l'hypothèse des noms propres qui sont l'abréviation du prédicat de dénomination être appelé/N/(x) apporte une solution satisfaisante aux difficultés qu'entraîne leur analyse sémantique et référentielle. Cette hypothèse permet en outre de les identifier de façon nouvelle et plus précise (ch. XV).

Table des matières

PREMIÈRE PARTIE : EXPRESSIONS RÉFÉRENTIELLES ET ACTES RÉFÉRENTIELS

CHAPITRE I : ITEMS LEXICAUX ET RÉFÉRENCE

    1. Dénotation et connotation
    2. Référence virtuelle (ou sens dénotatif)
    3. Item lexical et présupposition existentielle

CHAPITRE II : SUBSTANTIFS ET RÉFÉRENCE

    1. Seuls les substantifs réfèrent
    2. Substantifs catégorématiques et substantifs syncatégorématiques
    3. Substantifs individuants / Substantifs globalisants

CHAPITRE III : SYNTAGMES NOMINAUX ET RÉFÉRENCE

    1. Doctrine de la distribution et théorie des actualisateurs
    2. Syntagmes nominaux et quantification logique
    3. Quantification restreinte et présupposition

CHAPITRE IV : RÉFÉRER ET LA DISTINCTION SUJET / PRÉDICAT

    1. Sujet, prédicat et prédication
    2. Les prédicats réfèrent-ils ?

CHAPITRE V : RÉFÉRENCE À DES PARTICULIERS

    1. Statut des particuliers
    2. Particulier et existence
    3. Argument linguistique

CHAPITRE VI : RÉFÉRENCE DÉFINIE UNIQUE ET RÉFÉRENCE INDÉFINIE UNIQUE

    1. Définitions classiques
    2. Vers une redéfinition des deux actes de référence
    3. Termes singuliers

DEUXIÈME PARTIE : LES DESCRIPTIONS DÉFINIES

CHAPITRE VII : ANALYSE SÉMANTICO-LOGIQUE DES DESCRIPTIONS DÉFINIES

    1. La théorie des descriptions définies de Russell
    2. Le roi de France actuel est chauve : faux ou ni vrai ni faux ?
    3. Présupposition ou implication ?
    4. Utilisation référentielle et propriétés référentielles intrinsèques des descriptions définies
    5. Problèmes de représentation

CHAPITRE VIII : USAGE RÉFÉRENTIEL : USAGE ATTRIBUTIF

    1. Usage référentiel et usage attributif chez Donnellan
    2. Usage référentiel / usage attributif ; usage flottant / usage non flottant
    3. Usage référentiel / usage attributif : distinction sémantique ou pragmatique ?
    4. Usage référentiel / usage attributif et spécifique / non spécifique

CHAPITRE IX : TRANSPARENCE RÉFÉRENTIELLE ET OPACITÉ RÉFÉRENTIELLE

    1. Quine et l'opposition transparence / opacité
    2. L'ambiguïté transparence / opacité référentielle

TROISIÈME PARTIE : LES NOMS PROPRES

CHAPITRE X : ANALYSE SYNTAXIQUE DES NOMS PROPRES

    1. Nom propre : nom sans déterminant
    2. Le nom propre = article défini + nom
    3. Noms propres et noms communs : mêmes déterminants

CHAPITRE XI : ANALYSE PRAGMATIQUE DES NOMS PROPRES

    1. Référence indicative
    2. Référence descriptive et référence dénominative

CHAPITRE XII : ANALYSE SÉMANTICO-LOGIQUE DES NOMS PROPRES

    1. Le nom propre constante individuelle
    2. Analyse prédicative des noms propres
    3. Analyse prédicative : noms propres et déterminants
    4. Justification de être appelé/N/(x)
    5. Nom propre non modifié / nom propre modifié

CHAPITRE XIII : LE SENS DES NOMS PROPRES (A) : LA THÈSE DES NOMS PROPRES VIDES DE SENS

    1. Les noms propres n'ont pas de sens
    2. Difficultés
    3. Contre les noms propres vides de sens

CHAPITRE XIV : LE SENS DES NOMS PROPRES (B) : LA THÈSE DU SENS INDIVIDUEL DES NOMS PROPRES

    1. La version faible du sens individuel des noms propres
    2. La version forte du sens individuel des noms propres

CHAPITRE XV : LE SENS DES NOMS PROPRES (C) : ÊTRE APPELÉ /N/

    1. Le sens des noms propres : le prédicat de dénomination être appelé/N/(x)
    2. Caractérisation du prédicat être appelé/N/(x)
    3. Place des noms propres dans la structure sémantique d'une langue

Collection
Recherches linguistiques
Date de parution
Nombre de pages
538
Langue(s)
français