La marche en montagne : une pratique langagière, esthétique et politique - Maplepo

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Sigle
MAPLEPO
Participation du Crem
Porteur du projet
Direction Crem
Direction de projets
greco
Partenaires du contrat
L’École des hautes études en sciences sociales
Stockholm University of the Arts
Universität des Saarlandes (Allemagne)
Descriptif

Ce projet vise la création d’un réseau de chercheur.es, interdisciplinaire international travaillant sur la marche en tant que pratique langagière, esthétique et politique. Notre spécificité se situe autour d’une approche multidimensionnelle de la marche éclairant les trois points suivants :

La dimension langagière : nous nous intéressons aux discours (écrit, oraux, numériques) produits sur la marche de la part de collectifs militants, randonneuses·eurs mais aussi à la marche en tant que discours, narration, pratique interactionnelle et multimodale ;

La dimension esthétique : nous nous intéressons à la fois aux œuvres ayant fait de la marche une ressource artistique mais également aux conduites esthétiques des randonneuses·eurs et autres usagers de la montagne. Des récits d’ascension dans la littérature aux performances dans l’art contemporain ainsi que les récits ordinaires collectés in-situ, on mobilise la marche en montagne comme un registre d’actions participant à l’émergence d’expériences esthétiques profanes (ordinaires) et professionnelles (artistique);

La dimension politique : nous nous intéressons à la façon dont la marche dénaturalise et transforme la montagne en espace politique à la fois pour la revendication d’une identité nationale ou pour l’émancipation des frontières. Marcher, contrairement à escalader, permet de dépasser une approche compétitive, androcentrée, de l’agir en montagne tout en interrogeant la dichotomie marcheur sujet actif vs. montagne agent passif.

Dans ce cadre, la montagne est moins une entité fixe supposée être l’arrière-fond des pratiques des acteurs que le résultat des productions discursives et corporelles des locutrices et des locuteurs. La montagne tout comme l’environnement qui est censé « entourer » la marche sont des signes que les marcheuses·eurs interprètent afin d’ajuster leurs pas à une nature en mouvement et en interaction avec le corps des acteurs sociaux. Ce changement de paradigme permet d’interroger les dichotomies classiques ayant traversé les sciences sociales comme celle entre « discours vs. matière », « sujet vs. objet », « nature vs. culture et de considérer la marche et la montagne au prisme de leur co-construction – la marche et les productions discursives des acteurs modèlent la montagne et inversement – et de leur potentialité esthétique et politique. L’activité de la marche, tout comme la montagne et les corps des acteurs sociaux seront analysés selon une perspective holistique au sein de laquelle les agents atmosphériques, le sol de la montagne, l’environnement, et les corps des marcheuses·eurs sont analysés au prisme d’assemblages multisémiotiques, humains et non humains.

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